ii. all night long slow down the song

DO OR DIE.
d'abord, il y a eu l'argent. la belle vie. les grandes jambes des belles filles, leurs voix envoûtantes, le goût acidulé de leurs lèvres trempées dans des cocktails fruités. la luxe, l'envie, l'impossible là, à portée de mains en un claquement de doigts, en une liasse de billets verdâtres. la chance d'être un crawley, en somme. à huit, douze, quinze ou dix-huit ans, j'étais le roi. et dans l'illusion d'une vie bâtie sur les prétentions et les privilèges, il y avait la maladie. je revois souvent ses yeux tristes qui m'appelaient muettement. je fuyais toujours sa chambre, moi. j'avais peur d'aller la voir, peur de ne pas savoir quoi dire, peur de la voir mourir. à l'école, je ne leur disais même pas, à tous ces abrutis qui me servaient d'amis, que ma mère était mourante. je ne voulais ni compassion, ni pitié. peu adepte de la charité, je préférais me bâtir une muraille taillée dans la popularité et la liberté. je me croyais libre, mais j'étais en fait enchaîné. enchaîné à ses yeux qui me suppliaient de passer ses derniers mois à ses côtés. alors je dessinais, incapable d'être là physiquement, j'étais là dans mon imaginaire. d'un coup de crayon, je relevais ses traits fatigués, je mettais des brillants dans ses iris et je gommais ses cernes. mais, même si sur ma feuille, ma mère était bien vivante, je savais qu'elle allait mourir bientôt. mais j'étais jeune. et j'étais, pour le coup, le pire des salauds.

NO WARNING SIGN, NO ALIBI.
c'est un jour d'hiver qui l'a emportée. comme ça. nul avertissement, pas d'alibi, rien qui puisse m'annoncer que mes conneries allaient me faire couler sous une telle culpabilité. bam, ça m'est tombé dessus comme ça, sur le coin de la figure. « ta mère est morte. » il avait un ton accusateur. ma main tremblait au téléphone. pourtant, j'devais conserver les apparences, qu'allaient penser ces « amis » s'ils me voyaient si fragiles ? je savais que mon père m'en voulait. que ma mère n'avait d'yeux que pour moi et que moi, je n'osais jamais la regarder. jamais lui parler, jamais rester avec elle. un looser. si au lycée on me prenait pour le meilleur type de l'univers, moi je savais ma juste valeur : un naze. un type qui profite de l'argent de son père déloyalement, pour s'amuser et encore s'amuser. pour brûler sa vie plutôt que de la vivre. ça a duré encore six mois je crois, après le décès de ma mère. et puis ça a explosé et mon père m'a mis à la porte. comme ça, du jour au lendemain. j'ai été hébergé par quelques amis pendant quelques temps, mais ma fierté m'a de suite empêché ensuite de continuer à jouer au profiteur.
mon père me tenait presque responsable de la mort de ma mère et je crois que je m'en voulais encore plus encore.

END OF ALL DAYS.
alors que j'avais toujours vécu simplement en me la coulant douce, j'ai dû apprendre à survivre. après le lycée, j'étais entré en école d'art à londres, là où nous habitions. après deux ans d'études pourtant, je me suis lassé. et je suis parti, du jour au lendemain. je me souviens de l'avion, des routes, des océans. j'observais les paysages sans les voir et c'est celui des hamptons qui m'a enfin fait comprendre qu'il était temps de m'arrêter. alors j'ai déposé mon maigre baluchon. à croire que quand on est con, on peut changer. enfin c'est ce que j'ai voulu me faire croire. que je pouvais changer.

A BATTLE-SCARED CONQUISTADOR.
« vous avez beaucoup de talent. » j'ai relevé les yeux. instinctivement, j'ai recouvert mes documents, j'ai tout rangé dans ma pochette cartonnée. je n'aimais pas qu'on regarde mes dessins. jamais, depuis mon adolescence, je n'aimais pas ça. je bossais dans ce café, j'étais en pause pour tout dire. je pensais que le dessin ne me mènerait nulle part, alors je n'avais même pas voulu reprendre mes études là-dedans. je n'étais qu'un vulgaire serveur, bien loin du luxe des crawley. « pourquoi est-ce que vous les cachez ? » la jeune femme devait avoir mon âge – c'est-à-dire vingt ans – ou peut-être un peu plus. elle avait un uniforme de flic et les vieux souvenirs du fêtard que j'avais été me poussait à me méfier constamment de ces gens. « je n'aime pas qu'on les regarde. » je lui avouai alors, le regard plongé dans le sien. ce que je dessinais le mieux, c'était les visages. les expressions, les traits, les prémisses des rides. « écoutez, j'ai besoin d'aide. » me dit-elle soudain. je restai impassible. de l'aide, je n'en fournissais d'habitude pas tellement. je m'étais construit une sorte de carapace d'indifférence pour m'éloigner de tout. j'avais cessé les fêtes, j'avais cessé les conneries, je me contentais juste de vivre simplement, même si l'adrénaline me manquait comme à n drogué. je l'ai fixée, sans répondre. j'attendais qu'elle poursuive. « si je vous donne une description, vous seriez capable de me dessiner un visage ? » j'ai hésité, puis j'ai accepté. j'ai pris mon après-midi et nous sommes allés dans le parc. je ne connaissais pas son nom, mais ma passion pour le dessin m'a guidé. alors qu'elle lisait ce que je crois, était divers témoignages, je peignais le portrait d'un homme que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, et qu'elle n'avait jamais vu non plus. à la fin de la journée, elle est partie avec mon dessin et je ne l'ai plus jamais revue.

WE WILL RISE AGAIN.
une semaine plus tard, j'ai reçu un coup de fil. ladite femme était en réalité un peu plus vieille que je ne l'étais, gradée en tant que chargée d'enquête, et mon dessin avait en fait servi à coincer un kidnappeur d'enfants aux hamptons. mon dessin s'était révélé si près du vrai visage du malfrat qu'ils avaient pu l'identifier et sauver deux petites filles de cinq et six ans. je ne savais même pas comment réagir. quelque part, j'eus soudain envie de sauver des vies, comme si ça allait me racheter auprès de ma mère. même si rien ne me rattraperait vraiment. peut-être qu'un jour, mon père serait quand même fier de voir où est-ce que j'étais allé. je m'apprêtais à la remercier de m'avoir tenu au courant et à raccrocher, quand elle me lâcha alors : « je vais vous donner un numéro, que vous appellerez de suite. je pense que vous feriez un très bon artiste à la criminelle chez nous. et je suis certaine que vous préfèreriez ça que rester croupir dans ce petit café. » et elle avait raison. j'avais vingt ans, et présentement, un métier. une passion. une vocation.

julia, merci beaucoup.    minka est ravissante.
lula, merci beaucoup.   je vais te mpotter pour un lien du coup.

merci.

merci vous trois.

oh merci beaucouuup.    aaron en plus.

merci vous trois, que de beaux mâles ouhlala.    
darcy chéri, je sais que tu mentirais oui.   mais c'est parce que je voulais te laisser la surprise. (a) je file voir ma boîte mp, monsieur le beau gosse.     merci, en passant.   

oh, ben dmohdazheùoz barbie.      merci beaucouuup.  

leighty, reed, jaaaane.   merci beaucoup toutes les trois.
je ne pourrais pas faire ma fiche avant jeudi, j'espère que ça ne gêne pas trop.