Paige •• I'm not an idiot. You're the idiot, idiot !

Paige Grayson
Sincerely yours
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i. never trust or love a wild thing.

NOM ~ Grayson. PRÉNOM ~ Paige. ÂGE ~ Vingt-huit ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE ~ Le 15 juin à la Nouvelle Orléans, en Louisiane. NATIONALITÉ ~ Américaine. MÉTIER ~ Ambulancière. STATUT CIVIL ~ Célibataire et mère d'une petite fille de 11 ans. STATUT MONÉTAIRE ~ Modeste, bien que sa famille soit riche. GROUPE~ East Hampton Town.

~ Elle est la fille d'un père magouilleur et issue d'une famille très fortunée. Elle ne s'est jamais entendue avec ses parents et a eu plus d'une fois honte de la famille d'où elle vient. Elle a toujours su qu'un jour elle partirait, bien qu'elle n'ait jamais imaginé que cela se fasse dans de telles circonstances. ~ Enfant, elle a beaucoup déménagé avant que ses parents s'établissent dans les Hamptons, d'où est originaire sa mère. ~ Son père ayant eu beaucoup de relations extra-conjugales, elle a sans doute bien plus de frères et soeurs qu'elle ne l'imagine. ~ Enceinte à l'âge de dix-sept ans, elle a été exilée chez sa tante Samara à New York. Loin de la juger, cette femme l'a aidée et soutenue plus que n'importe qui d'autre. C'est d'après elle qu'elle a baptisé sa fille. ~ Bien que brillante, elle n'a jamais pu faire d'études, faute d'argent. C'est un peu par hasard qu'elle est devenue ambulancière, mais elle aime son métier. Elle adore conduire et est peu à peu devenue accro à l'adrénaline et aime savoir qu'elle aide à sauver des vies. Elle est de plus fière de s'être émancipée de l'influence de sa famille. ~ Sa fille est son univers et elle ferait n'importe quoi pour elle. Elles sont extrêmement proches et elle craint que cela change à l'adolescence. Elle la protège beaucoup et a à cause de cela souvent négligé sa vie amoureuse. ~ Elle n'a plus parlé aux membres de sa famille depuis onze ans, à l'exception de Mila qui l'a toujours soutenue. Si elle décide de retourner parmi les siens, c'est pour leur demander l'argent qui permettrait à sa fille d'être scolarisée dans un institut pour surdoués. C'est là son dernier recours avant de tenter des activités moins légales. ~ Paige est terriblement mal élevée, s'énerve vite et a l'insulte facile. Il est fort probable que cela soit dû à dix-sept années d'éducation stricte. ~ Elle n'est pas vraiment ce que l'on peut appeler une fille sage : très rebelle, elle n'a pas froid aux yeux, semble ne pas avoir peur de grand chose. C'est également un véritable garçon manqué. Elle boit souvent et tient très bien l'alcool. ~ Elle ne supporte pas l'odeur du parfum qui lui fait mal à la tête et n'en met absolument jamais. ~ Elle est extrêmement franche et n'hésite pas à dire aux gens très exactement ce qu'elle pense d'eux. Même à de parfaits inconnus. ~ Elle ne l'avouera probablement jamais, mais au fond d'elle elle est assez fleur bleue et rêverait de vivre une relation posée. Malheureusement, le seul homme pour qui elle éprouve des sentiments semblent ne pas la considérer de la même manière. ~ Elle voue un culte à ses vieux vinyles et préférerait mourir dans un incendie plutôt que les laisser brûler. ~ Elle paraît parfois étrange et même assez perchée lorsqu'elle parle. Certains la trouvent excentriques, d'autres un peu folle. ~ Physiquement, elle est beaucoup plus forte qu'elle n'en a l'air et ne serait sans doute pas la dernière au sol lors d'une bagarre.

iii. cause we're ready for the fame.

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ii. all night long slow down the song

« Je suis enceinte. »

Les mots étaient sortis, d’un coup. Des mots qui suffisaient à la condamner, même à ses propres yeux. Comment avait-elle pu être aussi stupide ? Se montrer si peu prudente ne lui ressemblait pas. Elle avait agi impulsivement, sous le coup de la colère, de la tristesse et de la déception. Sa rupture avec Callum avait été un coup dur. Peu importe qu’elle sache que c’était la chose à faire, on ne se remet pas si facilement de la perte de son premier amour. C’est ainsi qu’elle avait foncé dans les bras d’un autre, pour tenter de récupérer comme elle le pouvait. Ca n’avait rien de raisonnable, mais c’était comme ça. Et à présent, il était trop tard. En voyant le regard de sa mère sur elle, elle comprit parfaitement qu’elle était, comme elle l’avait pressenti, en bien mauvaise posture. Son père n’était pas là pour s’interposer entre son épouse et sa fille, quoique Paige doutait que sa présence eut pu changer les choses. Il n’était pas là, il n’avait jamais été là. Elle allait payer très cher sa petite incartade, il lui suffisait de la regarder pour le comprendre. Sa mère détestait le scandale, sa mère détestait tout ce qui pouvait sortir de la respectabilité. Pas de chance, elle n’avait pas épousé la bonne personne pour satisfaire ses exigences en la matière, et malheureusement n’avait aucun contrôle sur ses actes. Ce qu’elle pouvait contrôler en revanche était les agissements de ses enfants, du moins tant qu’ils vivaient encore sous son toit.
Quelque part, elle avait toujours su que les choses finiraient de cette façon. Durant toute son enfance, puis son adolescence, elle n’avait jamais pu faire que ce qu’on lui demandait. Elle savait qu’un jour viendrait où le vernis craquerait, dévoilant alors la personne qu’elle était réellement, qu’elle avait envie d’être. Les reproches fusèrent, avant qu’enfin le calme ne revienne, mais un calme froid, glacé. « On va prendre rendez-vous pour un avortement dans une clinique, loin d’ici. On prétextera des vacances. Personne n’en saura rien. » Le cri sortit seul de sa bouche « Non ! ». Voulait-elle vraiment le garder ? A vrai dire, elle n’en avait pas la moindre idée. Elle n’y avait même pas encore réfléchit. Elle se sentait complètement paumée, perdue dans cette révélation et mesurant à peine tout ce qu’elle pouvait impliquer. Mais en cet instant, elle fut certaine d’une chose : elle ne laisserait plus personne décider à sa place, jamais.

***

Dans l’ensemble, elle s’en sortait plutôt bien. Elle ne gagnait peut-être pas beaucoup, mais elle aimait son travail et cela lui permettait de faire vivre sa fille correctement, ce qui était le principal. Bon, du côté de sa vie personnelle, il fallait bien admettre que c’était loin d’être aussi brillant : elle avait de forts sentiments pour son amour de jeunesse, meilleur ami et collègue, qui lui n’y voyait que du feu. Cela aurait encore pu être vivable s’il ne faisait pas du trafic que médicaments, ce qu’elle essayait de freiner ou d’empêcher. Elle ne pensait pas être un modèle de moralité, mais après ce qu’elle avait vécu dans sa famille, elle préférait soigneusement éviter de tremper dans tout ce qui pouvait ressembler à une affaire louche. Conduire une ambulance lui procurait bien assez d’adrénaline comme ça. Et pourtant, il fallait croire qu’elle répétait les schémas familiaux puisqu’elle ne pouvait s’empêcher d’être amoureuse d’un homme dont les activités étaient illégales. Néanmoins, après onze années en tant que mère célibataire, à devoir être sur tous les front, elle pouvait se flatter d’avoir trouvé un certain équilibre. Elle n’était pas pour autant à l’abri des problèmes : lorsqu’elle vit le numéro de l’école de sa fille s’afficher sur l’écran de son téléphone portable, elle comprit que quelque chose n’allait pas, une impression qui avait été confirmée par la convocation de la directrice. Elle était évidemment venue aussi rapidement que possible.
Sa fille était assise là, sur un siège devant le bureau de la directrice. Paige se précipita vers elle et l’embrassa. Elle vit bien que quelque chose n’allait pas, mais avant même qu’elle ait pu lui demander une explication, une femme à l’air revêche ouvrit la porte et l’invita à entrer seule. Au ton qu’elle prit en leur demandant de s’asseoir, il était évident qu’il ne s’agirait pas d’une partie de plaisir. « Ms Grayson, je ne vais pas y aller par quatre chemins : votre fille a provoqué une bagarre cet après-midi. Vous comprendrez bien que nous ne pouvons tolérer ce genre de comportement, aussi j’ai décidé de prendre des mesures radicales et de l’exclure temporairement. » Paige savait qu’elle n’était pas une mère parfaite - qui pouvait prétendre l’être ? - mais elle se flattait de bien connaître son enfant et de lui avoir inculqué certains principes. « L’exclure ? Et pourquoi n’excluez vous pas ceux qui se moquent d’elle ? Ne dites pas le contraire, je suis parfaitement au courant de ce qu’il se passe. C’est votre rôle je crois de protéger les enfants contre ce genre de choses. » D’un coup, son interlocutrice sembla plus embarrassée. « Peut-être, mais rien ne peut excuser la violence et... » C’en fut trop pour la jeune femme, qui se leva brutalement. « Et quoi ? Elle est supposée ne rien faire, quand aucun adulte ne semble capable de l’aider ? » Elle s’attendait à ce que la directrice sorte à son tour de ses gonds, mais étrangement, celle-ci se montra plus compréhensive que prévu. « Ecoutez, je comprends votre colère, malheureusement il nous est très difficile de traiter ce genre de cas. Et Samara est... différente. Je crois qu’elle serait plus épanouie dans une école spécialisée. J’en connais d’excellentes si vous le souhaitez. » Sam était intelligente. Très intelligente. Paige l’avait toujours su, et cela s’était confirmé lorsqu’elle avait été diagnostiquée comme surdouée à l’âge de huit ans. « Croyez-moi, vous n’imaginez pas à quel point j’adorerais l’envoyer dans une de ces écoles. Malheureusement, je n’en ai pas exactement les moyens. » Elle avait beaucoup de mal à réprimer sa colère, une colère contre cette femme qui lui brandissait sous le nez ce qu’elle savait déjà, et une colère contre elle-même, qui demeurait impuissante. « Je comprends, mais je dois vous prévenir : si des incidents de ce genre se poursuivent, nous ne pourrons la garder avec nous. » L’entretien était clos. Elle n’avait plus qu’à récupérer sa fille et rentrer chez elle. Ca ne pouvait plus continuer. Il fallait qu’elle trouve de l’argent. Il le fallait.