« Mamaaaaaaaaan Louhàn il ne veut pas que je mette de la musique. » hurlais-je dans toute la maison tandis que mon grand frère se met à me courir après en disant que je suis nulle et que la danse c’est pourrie. Oui nous n’avons clairement pas les mêmes centres d’intérêts. Nous n’avons pas le même âge surtout. Louhàn a trois ans de plus que moi et il aime le montrer. « Louhàn laisse ta sœur tranquille. » Ah maman. Toujours en train de faire la police entre nous. Dans le fond on s’adore, mais à dix et sept ans on adore se courir après et s’embêter. C’est sans aucun doute notre jeu favori. Ce jour-là, c’est papa qui nous a attrapés dans notre course. Il ne crie jamais papa. Il essaye toujours de nous expliquer les choses calmement. Ce jour-là, heureusement, il me donne raison. Je vais pouvoir aller danser dans le salon comme je le veux, pendant que mon frère va aller jouer dehors avec son copain. Naël. Enfin je crois que c’est comme cela qu’il s’appelle. Ils sont tout le temps ensemble à jouer au foot où à aller traîner au parc avec leurs autres copains. Enfin. Comme vous pouvez le voir nous sommes une famille tout ce qu’il y a de plus normale. Maman est une danseuse professionnelle. Enfin elle l’a été jusqu’à ce que Louhàn naisse. Après elle a arrêté les représentations et est devenue chorégraphe pour le conservatoire de Los Angeles. Parce que oui on vit à Los Angeles. Sous le soleil. Papa quant à lui travail pour une grosse entreprise. J’ai jamais bien compris ce qu’il faisait, mais je sais que c’est très compliquer et qu’il ne faut jamais l’embêter lorsqu’il travaille. Tandis que Louhàn semble prédestiner a suivre le chemin de Papa, il semblerait que je suive directement le même avenir que ma mère. Depuis mes quatre ans, je danse et j’adore ça. Si je pouvais passer toutes mes journées à danser je le ferais. C’est ma passion. J’adore la musique et j’adore bouger en rythme dessus. A l’école je suis une bonne élève même s’il est vrai que parfois je pense plus à la danse qu’à autre chose. Comme tous les enfants du monde je me chamaille avec mon frère et on s’entend toujours bien pour faire des bêtises. Notre vie à continuer comme cela pendant encore plus de dix ans.

Aujourd’hui j’ai vingt-deux ans et ma vie n’a pas tellement changé. Mes parents sont toujours aussi aimants et mon frère toujours aussi chiant. J’ai vécue mes années Lycée dans une normalité étonnante. Je mélangeais mes cours, mes amis et la danse avec merveille. J’ai eu quelques petits copains, mais jamais rien de bien sérieux. Il y avait eu Noah, mais notre histoire n’avait duré quelques mois au final. Je n’ai pas encore rencontré l’homme de ma vie et je me dis que j’ai bien le temps pour cela. Parce qu’aujourd’hui je dois passer l’audition la plus importante de ma vie. La meilleure troupe des Etats-Unis a lancé des auditions pour engager trois nouveaux talents. Los Angeles est la dernière ville de leur tournée. Autant dire que je suis plus stressée que jamais. Entrer dans cette compagnie pourrait m’offrir l’opportunité de ma vie. Je pourrais faire de la danse mon métier et réaliser mon plus grand rêve. Cela fait déjà plus de trois heures que je suis dans la salle avec mes amis, eux aussi danseurs. On attend nerveusement. On s’entraîne. On échange quelques conseils. Mes parents doivent venir. Ils ne vont pas tarder je leurs avait dit d’être là pour seize heures. J’avais proposé à Louhàn de venir aussi, mais je ne sais pas s’il sera là. Les minutes défilent de plus en plus vite et je me sens plus stresser que jamais. Les candidats s’enchaînent. Mes parents ne sont toujours pas là. On appelle mon nom. Je respire un bon coup, Tomas me donne un dernier conseil et m’embrasse sur la joue. Je monte sur scène. Mes parents ne sont toujours pas là. Il me faudra quelques secondes pour que mes yeux s’habituent au projecteur. J’allais faire signe au DJ de lancer la musique lorsque je finis par apercevoir le flic qui parlait avec l’un des jurys. Intriguée je me suis arrêter dans mes mouvements. L’homme continue à discuter tandis qu’un de ses collègues monte sur scène et se dirige vers moi. « Mademoiselle Reagan ? » Rien qu’avec cette petite phrase j’ai compris que quelque chose n’allait pas. La suite restera a jamais floue dans mon esprit. Je me souviens avoir hurlé lorsque le policier m’a annoncé que mes parents venaient d’avoir un accident de voiture. Le temps qu’ils me retrouvent et le temps que l’on traverse la moitié de la ville, mes parents avaient finis par succomber à leurs blessures. Je me suis retrouvé seule à l’hôpital. J’ai tenté d’appeler Louhàn. Je l’ai cherché de partout et je n’ai jamais réussi à l’avoir. Une infirmière a finis par venir me voir, elle a tenté de me calmer et m’as appelé un taxi pour que je rentre chez moi. Je n’avais plus rien à faire dans cet hôpital de toute manière. J’étais orpheline… La maison était vide. J’ai trouvé un mot sur la table de la cuisine. Un simple mot. « Un jour tu comprendras. Je t’aime. Louhàn. » Je suis monté en courant dans sa chambre et j’ai trouvé ses placards vides. Il ne restait plus rien. Lui aussi était parti. Comment a-t-il pu me faire ça ? J’ai encore tenté de l’appeler toute la nuit, mais il ne m’a jamais répondu. En l’espace de quelques heures, je me suis retrouvé plus seule que jamais. Ma mère ne s’entendait plus avec sa famille et la famille de mon père vivait quelques part je ne sais où à Hawaii ou quelque chose comme cela. Autrement dit je n’avais personne à appeler… Personne pour m’aider.