« La seule chose qui est bonne à faire pour le moment, c’est tout simplement de rentrer chez vous Monsieur. ». L’assertion posée bien que déterminée du chef de la chirurgie s’imposa de manière tout à fait tonitruante dans le couloir des chambres du troisième étage. Elle passait par là d’une manière tout à fait banale lorsque sa curiosité la rattrapa par mégarde. La brunette pivota légèrement dans le couloir qui menait à la chambre. Un grand brun assis sur le lit, les bras croisés sur son torse bien bâtit soupira d’un air tout à fait blasé bien que combatif à la fois. « Sous prétexte que je n’ai pas de mutuelle je ne peux plus bénéficier de la liste d’attente … Vous ne pouvez strictement rien faire ? ». Insista le patient dont le timbre laissa glissr un ton mélodieux apparemment britannique. Ne rien faire. Ces trois mots lui rappelait le patient qu’elle venait de perdre quelques heures auparavant, il était âgé d’a peine vingt-et-un an et pourtant il avait perdu la vie car personne ne pouvait rien faire pour lui. Elle aurait dû être présente et pourtant elle n’avait rien fait. Ce n’était pas de sa faute, et elle aurait dû laisser son empathie au placard depuis mais cette fois ci Ana ne pouvait rien contre cette idée. Reportant son regard sur le patient, leurs regards se croisèrent l’espace d’un instant puis comme pour mettre un frein à cet aimant sorti de nulle part, la belle entra dans la chambre et saisit le dossier qui gisait sur la petite tablette. « Waters ? Vous ne devriez pas être de congé aujourd’hui ? ». L’interrogea soudainement le chef de la clinique qui semblait quelque peu surpris de la voir présente sur son lieux de travail. Il connaissait plutôt bien son père qui travaillait également dans les locaux mais en tant que chirurgien plastique seulement. Passant rapidement le dossier en revu, Ana reporta ses prunelles sur son patron et répliqua de manière plus ou moins décontracté. « Oui, mais j’ai déplacé ce temps à demain avec Williams. ». Le chef opina d’un signe de tête entendu avant de reporter de nouveau son attention sur son patient. « Donc comme je le disais un peu plus tôt, il nous n’est impossible de faire quoi que … ». « … Dans l’immédiat il est certain que l’espoir est maigre surtout si votre mutuelle n’est plus d’actualité mais rien n’est pas perdu d’avance. On pourrait peut être demander un avis au conseil pour qu’ils prennent les frais à la charge, je sais que cela à déjà fonctionné par le passé. ». D’une part elle avait coupée l’herbe sous le pied à son patron mais d’autre part elle avait parlé d’une éventuelle aide financière devant le patient en cause. Décidément quelque chose ne tournait pas rond chez elle, et pourtant si elle devait faire tout son possible pour venir en aide à cet homme qui était atteint de la mucoviscidose. Jusque là son état de santé était parfait - ou presque - mais son assurance avait décliné d’où le résultat de sa santé précaire mais de la à lui enlever son prénom de la liste d’attente ? Elle ne l’entendait pas de cette oreille. Le vieil érudit aux lunettes se tourna derechef vers son employée et soupira avant de répliquer d’un ton sérieux et réprobateur. « En effet, c’est une possibilité que l’on peut envisager … Je vais soumettre le dossier dans le courant de la matinée. Waters j’aurai à vous parler ! Maintenant … ». Le jeune homme la considéra d’une expression soucieuse bien que voisine d’un remerciement pour son geste, puis elle suivit son patron derrière la porte. « Vous rendez vous compte de votre comportement ? Ceci dit ce n’est pas une mauvaise idée, mais je vous prierai de rester à votre place la prochaine fois Anastasia. ». Plissant ses lèvres en ligne mince, elle opina d’un signe de tête bref. Elle n’avait pas la force de rétorquer à son propos véridique mais au moins elle était peut être venu en aide à un cas désespéré ?

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Il était aux alentours de dix-huit du soir lorsqu’elle poussa la porte de la chambre du dénommé Rhett Lincolns. Elle avait appris son identité en prenant en compte chaque détails de sa vie médicale mais également privée. Après tout elle était résidente en chirurgie et sa spécialité restait tout de même la cardiologie. Le brun lui lança un sourire de loup qui sans aucun doute aurait laissé plus d’une fille sous son charme, mais la mine fermée bien qu’impassible qu’elle laissa peindre sur ses traits ne l’aidait en rien. « Alors vous être le Docteur Waters. ». Lui dit il en désignant son enseigne accroché à la poche de son uniforme bleu. Elle esquissa un sourire maigre lui échapper et acquiesça doucement d’un signe de tête. « Oui enfin, de vous à moi vous pouvez m’appeler Ana. N’est ce pas Rhett ? ». Il souffla un sourire tandis qu’elle glissait les mains dans les poches de sa blouse blanche. Un léger silence s’installa au sein de la pièce puis sans la quitter des yeux il rompit ce silence presque pesant. « Ils ont rejetés mon dossier c’est cela ? ». Anastasia s’approcha au bord du lit que son interlocuteur occupé et se posa en soutenant son regard comme pour le forcer à le relever. Acte qu’il finit par faire en la voyant le toiser avec insistance. « Très peu de cas son acceptés, c’est même rare pour être honnête avec vous mais au moins on a essayé cette porte là. ». La voix de la jeune femme était calme, elle savait très bien de quoi elle parlait. Elle avait pris une décision bien avant de formuler son idée primaire, et Rhett ressenti cette prise de décision. Il fronça nettement les sourcils et poursuivit d’une voix soucieuse bien que claire. « Comment cela cette porte là ? Vous en voyez d’autre vous peut être ? ». Il semblait surpris de voir qu’elle pouvait encore trouver une idée qui pouvait lui permettre de bénéficier de soins médicaux sans assurance lui qui autrefois en possédait des meilleurs. « Ecoutez, je n’irai pas part quatre chemins possibles. J’ai une assurance qui vous permettrez de recevoir les soins nécessaire sans oublier que vous pourrez être rajouter à cette liste d’attente de greffe. Vous étiez dans les premiers Rhett, vous ne pouvez pas vous permettre de tout perdre … ». Le brun haussa les épaules tout en lui répondant d’une voix quelque peu lasse. « Et que suggérez vous ? ». A première vue, il ne voyait pas du tout où elle voulait en venir. Tant pis le temps était compté et comme si bien dit elle irait droit au but. « Epousez moi et vous aurez la continuité de votre vie Rhet. J’ai une mutuelle alors ne cherchait pas et foncé … ». Dans un geste instinctif, doux et naturel, il déposa la main sur la sienne.