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✻ callum shepperd et pippa tully./ hampton beach.

NOW THE WAVES THEY DRAG YOU DOWN
CARRY YOU TO BROKEN GROUND
THOUGH I FIND YOU IN THE SAND
WIPE YOU CLEAN WITH DIRTY HANDS.

Callum reprenait le travail à midi, il souffrait toujours d’insomnie, à cause de terreurs nocturnes plus petit. Il était donc toujours débout très tôt, et du genre à ne pas vouloir rester chez lui à tourner en rond. Il avait donc décidé de donner rendez-vous à Pippa sur la plage. Il connaissait la demoiselle depuis quelques mois. Depuis qu’il avait sauvé son frère d’une overdose. Il s’était sentit un peu coupable puisqu’il était son dealer. Mais cette information, il s’était bien garder de lui donner. Teddy et sa sœur faisait partie de la haute société, et Callum ne pouvait pas s’empêcher de vouloir faire partie à son tour de ce cercle très fermé. Ses sentiments étaient ambigu envers les gens riches, il les détestait et les enviait en même temps. Callum faisait son possible pour acquérir la confiance totale de la jeune femme, mais la tâche n’était pas aisée. Surtout à cause de son amie et colocataire dont Callum n’avait pas réussi à cerner les intentions. Tout d’abord elle ne lui avait pas décroché un mot, et elle le regardait vraiment de manière hautaine et étrange. Son attitude ne lui avait pas plu, et l’avait un petit peu inquiété pour dire toute la vérité. Il avait peur que Pippa finisse par être au courant de son état de dealer. Et sa mauvaise réputation pouvait très vite le mettre en danger. Callum voulait avoir une discussion avec elle, la manipuler un petit peu, mettre toute les chances de son côté. Deux mokas glacés en mains, boisson parfaite en ce début d’été, il traversa la plage pour rejoindre la demoiselle, qui l’attendait sagement. Arrivant à sa hauteur, il l’embrassa gentiment sur la joue avant de lui tendre un des deux cafés glacées. « Tiens, un petit cadeau pour me pardonner de te donner rendez-vous aussi tôt. » Il lui lança un sourire sincère avant de s’assoir à ses côtés, observant avec délice les vagues mourir sur le sable. « J’adore venir à la plage le matin, c’est reposant. » Effectivement, il n’y avait presque personne sur la plage, rien à voir avec l’affluence des fins d’après-midi.

« Oui, je trouve aussi, les vagues sont bien plus belles le matin, lorsque les plages ne sont pas bondées. L'été, c'était le moment favori de ma mère alors, elle venait avec sa vieille planche de surf et elle restait dans l'eau jusqu'à ce que les gens arrivent» Callum observa son profil quelques instants. Elle avait l’air nostalgique, presque triste. Callum venait de perdre ses deux parents dans un accident de voiture, et pourtant il n’éprouvait aucune tristesse. Il n’avait pas eu la meilleure des enfances non plus, avec un père tyran et une mère absente. Toutefois, sa réaction l’intriguait, il l’enviait presque d’avoir eu l’amour d’un parent. La seule famille qui lui restait était sa petite sœur Jules. Et il n’était même pas certain d’avoir gâché cette relation aussi dans sa vie. «Alors, pourquoi avais-tu besoin de me voir ? » Sa seconde intervention retira Callum de ses pensées bien sombres, il bu une gorgée de son café avant de répondre. Il devait la jouer fine, ne pas paraître trop suspect ni trop méchant. Après tout, il ne la connaissait pas depuis longtemps, mais son intuition lui disait qu’elle lui faisait confiance. C’était quelque chose dans son regard, le ton de sa voix. « Rien de spécial, ça fait un moment que je ne t’ai pas vu. Tu vas mieux ? » Callum la regardait, c’était normal de prendre de ses nouvelles, non ? Surtout après le choc que lui avait fait l’hospitalisation de son frère. « Tu pouvais inviter ta colocataire d’ailleurs, tu sais, ce n’est pas un rendez-vous amoureux ! » Il lui décocha un clin d’œil, désireux de détendre l’atmosphère, tout en amenant petit à petit le sujet de son amie dans la conversation.

« Oui merci enfin j'appréhende un peu cet après-midi enfin passons, je ne vais pas t’embêter avec tout ça rien de bien grave et toi, comment vas-tu ? » C’est surement difficile à croire, mais Callum s’inquiétait réellement pour le bien-être de la jeune femme. C’est vrai, au départ il avait entretenu une relation avec elle amicale pour sauver ses arrières. Pour s’assurer qu’elle ne découvre pas ses petites magouilles et son état de dealer. Et oui, le fait qu’elle soit une riche héritière avait également facilité la tâche du jeune homme dans son envie d’être proche d’elle. Mais voila, à force de jouer le jeu, il s’attachait réellement à elle. Il fronça les sourcils lorsqu’elle évoqua l’après-midi en question, il avait totalement oublié qu’elle devait passer à l’hôpital pour quelques examens. Callum connaissait son angoisse, légitime, concernant la maladie qui avait emporté sa mère. Il se sentait du coup un peu idiot de venir la piéger avec ses questions sur son amie. « Je pourrais t’accompagner cette après-midi si tu veux. » Le jeune homme suivit la demoiselle sur le banc le plus proche. Une fois assis, il répondit à sa question. « Je vais plutôt bien, ne t'en fais pas. » Bien oui, pas merveilleusement bien, mais il n’avait pas à se plaindre. La situation avec Bellis lui pesait, mais il n’avait pas envie d’aborder le sujet, se faire plaindre ce n’est pas son passe temps favoris. « Oh, elle dormait encore et puis j'ai tendance est être très jalouse quand il s'agit de venir de bon matin sur la plage, je n'aime pas beaucoup partager la solitude, j'ai la mauvaise habitude de n’être pas très partageuse lorsqu'il s'agit d'un tel petit paradis » Callum, après ces révélations, se sentait presque privilégié d’être avec elle sur la plage. « Elle ... Je l’ai trouvé un peu bizarre lorsque je l’ai rencontré l’autre jour. » Et voila, le sujet était lancé. Après tout il n’avait pas vraiment tord, la demoiselle ne lui avait même pas laché un mot. Devant l’étrange regard que lui lançait son interlocutrice, il ajouta rapidement. « Je veux dire ... Je ne sais pas, elle va bien ? »

Callum n’insista pas lorsqu’elle refusa sa proposition de l’accompagner. Il savait très bien que le sujet était délicat, et il n’avait aucune envie de s’imposer. Et puis, le fait de savoir qu’elle n’y allait pas seule était suffisant. Même si Callum lui mentait clairement sur son vrai rôle dans la vie de son frère, il n’était pas quelqu’un de méchant qui voulait du mal aux autres. Même si les erreurs semblent l’adorer. « Kenzi a, un peu de mal avec les hommes, sauf quand elle a un bon coup dans le nez. » Cette révélation ne fit que renforcer sa suspicion envers Kenzi. C’était quand même un comportement étrange, qui révélait un problème dans la façon de vivre de Kenzi, que Pippa le veuille ou non. Callum ne la connaissait pas, mais ne pas pouvoir supporter la présence masculine sans être saoule était pathologiquement inquiétant. « Elle va bien ne t'en fais pas, elle est juste méfiante. » Callum avait une moue réprobatrice sur le visage. Maintenant, ce n’était plus vraiment le fait d’assurer ses arrières qui l’inquiétait, mais plutôt l’état de la jeune femme. On peut dire qu’il se mêlait de ce qui ne le regardait pas, mais trop tard, une fois qu’il avait mis ses grosses pattes dans le sujet, il avait du mal à faire machine arrière !  « Oui enfin, ce n’est quand même pas normal ce que tu me racontes là. » Callum la regardait dans l’espoir d’une quelconque approbation de sa part. Bon d’accord, il n’était que brancardier, il n’avait pas les études ni les belles paroles des médecins ou des psychologues, mais il en fréquentait assez pour connaître quelques trucs.  « Je pense qu’elle devrait être aidé, je connais un ou deux psychologues à l’hôpital, je pourrais te donner des noms. » Callum ne savait vraiment pas comment allait réagir Pippa face à ses conseils. Mais finalement, son inquiétude pouvait jouer à son avantage, paraitre moins suspect face à son intérêt soudain pour Kenzi.

« A la maison on évite un peu ce genre de discussions. J'en ai vu des psychologues et je le doute bien qu'il y a quelque chose derrière tout ça mais, c'est son problème et j'évite de trop empiéter sur sa vie privée et vise versa on a suffisamment de sujets de disputes ... » Plus la conversation avançait, moins Callum arrivait à trouver un moyen de lui faire comprendre ce qu’il souhaitait. Toutefois, il apprenait d’autres choses qu’il soupçonnait peut être moins. Le fait qu’elle fréquentait des psys, et que les filles ne parlaient pas vraiment de leurs vies privées à l’une et l’autre. C’était surement un bon point pour lui. Pippa ne parlera peut être pas trop de Callum à Kenzi et cette dernière ne mettra donc pas en danger son petit secret. Il acquiesça en silence face à ses paroles. Il avait à présent fini son café, il regardait les vagues devant lui et les gens qui envahissaient peu à peu la plage.  « Enfant j'en ai vu beaucoup aussi, j'en fréquente encore quelque uns, il me semble même qu'un jour j'y suis allée avec Kenzi, je verrais mais, merci d’avoir proposé » Sa curiosité naturelle se réveilla. Il mourrait d’envie de la questionner sur ses traumatismes étant enfant, mais il avait un peu de mal à le faire, étrangement. A force, Pippa était devenu comme une amie, et il ne voulait pas qu’elle se sente trahie une fois qu’elle découvrira la vraie raison de son lien avec son petit frère.« A ton service. » Il lui sourit de façon sincère avant d’essayer une nouvelle fois de rebondir sur Kenzi. « En tout cas, si jamais Kenzi essaye de te mettre tes idées en tête, j’espère que tu sauras te faire ta propre opinion. » D’accord, sur le coup il avait peut être était un peu trop loin, voir trop énigmatique. C’était certain que sa phrase allait éveiller les soupçons de Pippa. Se rendant compte de sa boulette, il essaya d’enchainer rapidement sur autre chose. « Enfin bref, a part ça, qu’est-ce que tu me racontes de beau ? »